Joyeux anniversaire, Ana

Ce 10 septembre, nous célébrons l'anniversaire d'Ana.

Et pour souligner cet événement, EL James a publié ce qui semble être un extrait de son prochain livre: Fifty Shades Darker from Christian's Point of View.

Voici la traduction française de l'extrait:


"Jeudi 9 juin 2011

Je suis assis. J’attends. Mon cœur bat la chamade. Il est 17h36 et j’observe fixement, à travers les vitres teintées de mon Audi, la porte principale de son immeuble. Je sais que je suis en avance mais j’ai attendu ce moment là toute la journée.
Je vais la voir.
Je m’agite sur le siège arrière de la voiture. L‘atmosphère est oppressante et même si j’essaye de garder mon calme, l’anxiété et l’attente me nouent le ventre et font peser un poids sur ma poitrine. Taylor est assis à la place du conducteur, le regard fixé devant lui, silencieux, avec son air composé habituel alors que j’ai de la peine à respirer. C’est énervant.
Bordel. Où est-elle ?
Elle est à l’intérieur — à l’intérieur de Seattle Independent Publishing. Installé sur un large trottoir très ouvert, l’immeuble est un peu délabré et a grand besoin de rénovation. L’effet glacé sur les vitres est en train de partir en lambeaux et le nom de la société est inscrit irrégulièrement. Derrière ces portes fermées, il pourrait s’agir d’une compagnie d’assurance ou une entreprise d’expertise comptable ; il n’y a aucun signe de leur réelle activité. Eh bien, c’est quelque chose que je pourrai rectifier quand j’en aurai pris le contrôle. SIP m’appartient. Presque. J’ai signé les accords préliminaires.
Taylor s’éclaircit la gorge et ses yeux se fixent sur moi dans le rétroviseur.
- Je vais attendre à l’extérieur, Monsieur, dit-il. Je suis surpris et il sort de la voiture avant que je puisse l’arrêter.
Peut-être que ma tension l’affecte plus que je ne le croie. Suis-je si transparent ? Peut-être que c’est lui qui est tendu. Mais pourquoi ? Je pousse un soupir. Il a dû composer avec mes changements d’humeur permanents cette dernière semaine et je sais que cela n’a pas été facile.
Aujourd’hui, ça a été différent. Il y a plus d’espoir. C’est le jour le plus productif que j’ai eu depuis qu’elle m’a quittée. L’optimisme m’a accompagné dans toutes les réunions, mon enthousiasme simplement tempéré par mes constantes vérifications de l’heure. Dix heures avant que je la voie. Neuf. Huit. Sept… Ma patience a été mise à l’épreuve par la pendule au fur et à mesure que l’heure approchait de retrouver Mademoiselle Anastasia Steele.
Et maintenant que je suis assis là, seul et en attente, la détermination et la confiance qui m’ont animé toute la journée sont en train de disparaître.
Peut-être qu’elle a changé d’avis.
Y aura-t-il une réconciliation ou simplement un trajet gratuit jusqu’à Portland.
Je regarde à nouveau ma montre.
17h38.
Merde. Pourquoi le temps avance-t-il si lentement ?
J’envisage un instant de lui envoyer un mail pour lui dire que je l’attends dehors. Mais alors que je trifouille mon téléphone je réalise que je n’ai pas envie de quitter la porte des yeux. Je passe en revue ses derniers mails dans ma tête. Je les connais par cœur, tous sont amicaux et précis mais pas un ne laisse entendre que je lui manque.
Peut-être qu'elle veut juste profiter de moi.
Je repousse cette idée et je me remets à fixer l’entrée, essayant de la forcer à apparaître.
Anastasia Steele, je vous attends.
La porte s’ouvre et mon cœur s’emballe mais rapidement la déception m’envahit.
Bordel.
Elle me fait toujours attendre. Un sourire amer étire mes lèvres : j’attends chez Clayton, au Heathman après le shoot photo, après lui avoir envoyé les livres de Thomas Hardy…
Tess.
Je me demande si elle les a conservés. Elle vouait me les rendre ; elle voulait les donner à une œuvre caritative.
Je ne veux rien qui me rappelle ton existence.
Une image du moment où elle m’a quitté affleure dans mon esprit ; son visage triste, blafard, marqué par la douleur et l’incompréhension. C’est un souvenir dérangeant. Pénible.
C’est moi qui l’ai rendue si misérable. Je suis allé trop loin, trop vite. Et cela me remplit de remords. Le désespoir est devenu mon fidèle compagnon depuis son départ. Je ferme les yeux, j’essaye de me concentrer sur moi-même mais je me retrouve face à face avec mon angoisse la plus profonde et la plus sombre : elle a rencontré quelqu’un d’autre. Elle partage son petit lit blanc et son corps magnifique avec un putain d’autre mec.
Bordel. Reste optimiste, Grey.
Ne pense pas à ça. Tout n’est pas perdu. Tu la verras très bientôt. Tu as tout prévu. Tu vas la reconquérir. J’ouvre les yeux, je fixe la porte à nouveau à travers la vitre teintée de l’Audi qui reflète maintenant mon humeur sombre. Plusieurs autres personnes sortent de l’immeuble mais toujours pas d’Ana.
Où est-elle ?
Taylor fait les cent pas à l’extérieur et jette des coups d’œil à la porte. Seigneur, il a l’air aussi nerveux que moi. Qu’est-ce que ça peut bien lui faire ?
Ma montre indique 17h43. Elle va sortir dans un instant. Je prends une profonde inspiration et tire sur mes manchettes, puis j’essaye de redresser ma cravate. Mais je découvre que je n’en ai pas. Merde. Je passe une main nerveuse dans mes cheveux, essayant de repousser mes doutes mais ils continuent à me hanter. Est-ce que je suis simplement une bonne opportunité ? Est-ce que je lui ai manqué ? Est-ce qu’elle va vouloir de moi à nouveau ? Y-a- t-il quelqu’un d’autre dans sa vie ? Je n’en ai aucune idée. C’est pire que de l’attendre au Marble Bar et l’ironie ne m’échappe pas. Je pensais que c’était l’accord le plus énorme que j’avais obtenu d’elle. Je fronce les sourcils — cela ne s’est pas passé comme je l’espérais. Rien ne se passe jamais comme prévu avec Miss Anastasia Steele. La panique me noue le ventre une fois de plus. Aujourd’hui je vais devoir négocier un accord encore plus important.

Je veux la reconquérir.
Elle m’a dit qu’elle m’aimait…
Les battements de mon coeur s’accélèrent sous l’effet de l’adrénaline.
Non. Non. Ne pense pas à cela.
Du calme, Grey. Concentre-toi.
Je jette un autre coup d’œil à la porte de Seattle Independant Publishing et, soudain elle est là, elle marche vers moi.
Putain."

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